Solidarité
Né lors d'un long voyage de douze mois autour du monde, Poivre ou Piment s'est nourri de nombreuses expériences, joyeuses ou difficiles, de rencontres si variées et d'images, certaines plus jolies que d'autres.
Pendant un an, face à une situation dure, je tentais souvent de me raccrocher à cette parole sage qui disait : au lieu de s'apitoyer sur le sort d'un malheureux, il vaut mieux s'engager et tenter de tout faire pour améliorer sa situation.
La décision est rapidement prise :
- Tous les bénéfices de l'entreprise ne pourront servir uniquement à son profit
- Poivre ou Piment reversera 8% de ses bénéfices à des associations caritatives aux actions concrètes envers des populations fragiles
FRIENDS INTERNATIONAL
Voici la jolie histoire d'un réseau peu connu, noyé sous la masse des géants humanitaires, qui pourtant, bon an mal an, a réussi à entreprendre de belles actions...
Friends International a été créé à l'initiative d'un français, Sébastien Marot, qui est arrivé au Cambodge en 1994. Le pays sortait alors tout juste de la guerre civile. Choqué par les conditions de vie des enfants des rues, Sébastien commence à mettre en place un projet pour les aider en les formant aux métiers du tourisme et de la restauration. Aujourd'hui son réseau est présent au Cambodge, Laos, Thaïlande, Indonésie, États-Unis, Suisse, Allemagne, Honduras et en Égypte. Je me souviens avoir été touchée par l'action de cette « petite » association.
Lorsque je l'ai découverte, je vivais à Phnom Penh, au milieu de l'euphorie et de la joie de vivre de ses habitants, mais aussi au milieu des logements insalubres et des trop nombreux enfants des rues, pour la plupart mendiants. A Phnom Penh, il est tout à fait possible de boire un cocktail à la terrasse d'un restaurant en compagnie de vos amis et... d'un enfant de trois ans, endormi par terre à un mètre de vos pieds sur le sol bétonné, ses orteils caressés par le vent des 4x4 d'hommes fortunés.
« Lorsque l'on est sollicité par un enfant qui mendie par exemple, on se retrouve souvent démuni, en proie à nos émotions et notre empathie. En voulant bien faire, en lui donnant un peu d'argent, on maintient cet enfant dans une situation de mendicité, l'exposant à de multiples dangers : dépendance, agressions, drogues... Ce que propose Friends International, ce sont des alternatives contrôlées qui permettent d'avoir des conséquences positives sur le tissu social du pays. »
Tamo Wagener
Président du bureau de Friends International
HANDICAP INTERNATIONAL
Est-il encore nécessaire de présenter Handicap International ? Cette association indépendante et à but non lucratif, engagée en faveur des personnes handicapées apporte un soutien sur plusieurs thématiques dans plus de 60 pays dans le monde : la réadaptation, la réinsertion, la prévention, la défense des droits, l'humanitaire et plus récemment l'urgence. Aujourd'hui, alors que les mines et les munitions non explosées continuent de tuer et de mutiler une personne toutes les 2 heures, l'association poursuit son combat contre ces armes des lâches.
Lorsque l'on voyage en Asie du Sud Est, on est frappé par le nombre de victimes des mines : le Cambodge par exemple, compte près de 40 000 mutilés et figure au palmarès des pays qui possèdent le plus d’engins explosifs sur son territoire.
« La révolte fondatrice de Handicap International il y a plus de 30 ans, c'était la volonté farouche d'agir pour les 6 000 amputés cambodgiens auxquels l'aide humanitaire déployée au chevet du peuple Khmer ne proposait rien ! Noyée dans un exode sans précédent – jusqu'à trois millions de personnes agglutinées dans des campements de fortune à la frontière thaïlandaise – cette population particulièrement vulnérable ne pouvait espérer une aide spécifique. La sagesse de l'époque n'en prévoyait pas dans les réponses aux urgences.
Notre obstination à agir en direction des plus vulnérables, y compris dans les situations extrêmes, a porté ses fruits. Grâce à elle, nous avons conquis la légitimité indispensable pour entrer en rébellion contre certaines armes - les mines et les BASM - aujourd'hui illégales. C'est cette même obstination qui anime encore nos équipes aujourd'hui ; qui les pousse à agir sans relâche dans près de 60 pays. »
Docteur Jean-Baptiste Richardier,
Directeur général et co-fondateur de Handicap International